Et qui restera un de ses plus fidèles amis. Il peint des paysages normands à l'aquarelle. Il entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts. De Paris, où il retrouve Othon Friesz. Sa première exposition au Salon des Artistes français.
Puis il expose en 1903. Il peint beaucoup aux environs du Havre, et notamment sur la plage de Sainte-Adresse. Rendue célèbre par Eugène Boudin. Avec son ami Albert Marquet. Il travaille, toujours sur le motif, à Fécamp.
Il peint une série de paysages représentant la ville et ses canaux. Et en particulier par luvre de Matisse. Sur des tableaux de rues pavoisées de drapeaux, de fêtes de village, de plages. Prenant conscience de l'importance capitale de Cézanne. Au cours de la grande rétrospective de 1907. Il exécute des études d'arbres, de chevaux, de modèles en atelier, des natures mortes. Cette même année, il se rend à l'Estaque. Près de Marseille avec Georges Braque. Ils peignent, souvent côte à côte, les mêmes motifs que Cézanne. Il séjourne dans la « Villa Médicis libre » (qui accueille des jeunes peintres dépourvus de ressources) à Orgeville. En leur compagnie, il soriente vers des constructions influencées par les débuts du cubisme.De Braque et de Picasso. Il réalise en 1910 les bois gravés pour le Bestiaire d Apollinaire. Il en fera dautres pour les Poèmes légendaires de France et de Brabant d Émile Verhaeren. Il épouse une Niçoise, Eugénie-Émilienne Brisson.
Appelé par le grand couturier Paul Poiret. Qui a été impressionné par les gravures du Bestiaire , il se lance dans la création de motifs pour les tissus de mode et de décoration.
En effet, l'impression des tissus est alors réalisée à l'aide de bois gravés. Avec Paul Poiret, il monte une petite entreprise de décoration et d'impression de tissus, « La Petite Usine ». Il y imprime ses premières tentures et étoffes qui feront la célébrité de Paul Poiret. Un an plus tard, il est engagé par la maison de soieries lyonnaise Bianchini-Ferrier pour laquelle il créera d'innombrables motifs d'après ses thèmes favoris naïades, animaux, oiseaux, fleurs, papillons...
, qui seront « mis en carte » pour le tissage sur les métiers Jacquard. Cette collaboration se prolongera jusqu'en 1930. Toujours influencé par Cézanne, son dessin devient cependant plus souple au cours de son séjour de 1913.Il sengage dans le service automobile de larmée. Au cours de son premier séjour à Vence. Les couleurs de ses tableaux deviennent plus vives et son dessin plus baroque. Il se lance dans la lithographie. Avec les Madrigaux de Mallarmé.
Par la suite, il en réalisera pour Le Poète assassiné de Guillaume Apollinaire. Cette même année le Buf sur le Toit de Jean Cocteau. Est représenté avec des décors et des costumes de Dufy.Sous l'impulsion de Paul Poiret et désireux de se rendre compte de leffet de ses tissus sur les femmes, il commence à fréquenter les champs de courses en 1922. Il y prend esthétiquement goût au spectacle des foule, des chevaux, et des mouvements. Il fait de plus en plus daquarelles, et travaille la céramique.
Avec le grand céramiste catalan Artiguas. Puis le Maroc et lEspagne. Il admire les tableaux de Titien. En regardant une petite fille qui court sur le quai de Honfleur. Il comprend que lesprit enregistre plus vite la couleur que le contour. Il va alors dissocier les couleurs et le dessin. Il ajoute son dessin à de larges bandes de couleurs (généralement trois) horizontales ou verticales, ou bien à de larges taches colorées. Il exécute des cartons pour des tissus dameublement réalisés en tapisserie. Par la Manufacture de Beauvais sur le thème de Paris. Son tableau Le Paddock entre au Musée du Luxembourg en 1932. Aidé par son frère Jean Dufy. Il réalise pour le pavillon de l'Électricité de lExposition internationale, la plus grande peinture existante au monde : La Fée Électricité. , aujourd'hui visible au musée d'art moderne de la Ville de Paris. Raoul Dufy commence à ressentir, en 1937. Les premières atteintes dune maladie douloureuse et invalidante : la polyarthrite rhumatoïde. Il est nommé membre du jury du prix Carnegie. Les aquarelles des châteaux de la Loire. Et de Venise (nombreuses vues de la ville et de la lagune) voient le jour en 1938. Il travaille également à de très grands panneaux pour le palais de Chaillot.La Seine de Paris à la Mer. Réalise ceux de La Seine de la source à Paris.
Réfugié dans le sud de la France au début des années 1940, il peint les cartons pour les grandes tapisseries Collioure. Dufy excelle aussi dans la composition de décors et costumes de théâtre pour la Comédie-Française. Dans ses tableaux, il abandonne progressivement les larges bandes de couleurs pour une teinte densemble dominante.
Un livre sur Raoul Dufy dans la collection « Les maîtres du dessin » (Éditions Flammarion). Dufy illustre les Nourritures terrestres d André Gide. Il est promu au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Au musée dArt et dHistoire de Genève, 261 uvres, ainsi que des céramiques, tapisseries, livres sont rassemblées en 1952.
Par ailleurs 41 uvres sont envoyées par la France à la Biennale de Venise. Il remporte le prix de peinture et en offre le montant à un peintre italien et à Charles Lapicque. Pour quils puissent séjourner lun en France et lautre à Venise. Sera le dernier Français à obtenir ce prix. Cest là quil meurt le 23 mars 1953.
Ses derniers mots ont été pour demander à son secrétaire douvrir les volets de sa chambre pour voir la montagne. Après une inhumation provisoire, la ville de Nice offre un emplacement au cimetière de Cimiez en 1956. Raoul Dufy subit dabord linfluence d Eugène Boudin. Il faut souligner une maîtrise précoce de l aquarelle. Et déjà des indices de son style propre futur dans une uvre comme le 14- juillet.
Au Havre où les teintes sont complétées à l encre de Chine. Raoul Dufy découvre Matisse et Signac. Dans La Place du village 1906. , les roses et les verts sont pris dans des traits assez épais soulignant les architectures. Un petit drapeau français dans un ciel encore impressionniste annonce les couleurs vives des rues pavoisées du Havre, quil peindra en compagnie de Marquet.
Dans Le Port du Havre 1906. , les fumées des bateaux sont parcourues de frémissements et dondulations qui saccentueront par la suite dans le style propre de Dufy. Les taches blanches des hangars et des bateaux viennent, avec quelques drapeaux français, éclairer un ensemble encore un peu trop terne pour être véritablement fauve. Par contre, le Nu rose au fauteuil vert (Claudine de dos) 1906.Est de facture très nettement fauviste. La palette est proche de celle du Matisse des Intérieurs de Collioure. Ou de La Raie verte (Portrait de Madame Matisse) de 1905. Il faut remarquer les plans secondaires traités par touches larges et parallèles, qui font penser à Cézanne, bien que Dufy nait pas encore une bonne connaissance de luvre de ce peintre. « Dans le Nu rose au fauteuil vert ou Claudine de dos de 1906.
Au musée de l'Annonciade. À Saint-Tropez, Dufy, dont cest probablement le seul nu de cette période, échafaude des plans simplifiés dombre et de lumière sur le corps contorsionné du modèle quil soumet à son imagination de la forme.
À cette large tache de lumière qui couvre son dos, et au jeu ambigu des jambes plaquées docre rouge répond larabesque claire du bras. Ce nu est une prouesse; ce que le dessin perd en sensualité, il le gagne en force expressive colorée ». Dufy peut admirer les tableaux de Cézanne.Lors de la rétrospective au Salon dAutomne. Afin de comprendre Cézanne sur les motifs mêmes quil a peints, il part pour l Estaque. Autre Havrais dadoption, qui a fréquenté la même école municipale des Beaux-Arts que Friesz. , les formes, tout juste suggérées par des lignes bleues dans les lointains, rappellent les Montagne Sainte-Victoire du Cézanne de la maturité.
Les maisons du Village au bord de la mer (1908) sont réduites à une géométrie simple. Les touches sont « cézanniennes » (obliques et posées à la brosse plate), les tons sont peu contrastés. L'Arbre à lEstaque (1908) de Dufy aurait pu être signé par le Georges Braque.Des Maisons à lEstaque (1908). Équarries comme des morceaux de roche, les maisons de Braque et de Dufy, ne sont guère plus minérales que le ciel, la mer ou les arbres. Comme pour Cézanne, le vrai sujet de leurs tableaux est le volume et la profondeur.
Toutefois Dufy s'évadera assez vite vers dautres recherches, alors Que Braque chercha à développer et épuiser les ressources de la géométrisation des motifs. « Arbres à lEstaque , qui est au musée Cantini à Marseille, appartient à une série de recherches de volumes décomposés en plans géométriques superposés encadrés par des troncs parallèles, parfois infléchis en ogives qui équilibrent leur agencement. Lharmonie docres et de verts, les fûts et les rameaux gris des arbres, est volontairement sobre.
Braque, qui exécute à ses côtés une série semblable, se maintient également dans ce géométrisme simple et cette austérité. Cest la structure interne des choses que tous deux poursuivent, Mais Dufy ne se laissera pas enfermer dans le schéma cézannien que va explorer Braque. Raoul Dufy ne frôlera pas même la presque abstraction du cubisme synthétique. Il reste attaché à la lisibilité de ses toiles.Ses couleurs gagnent en éclat et en diversité. Il est possible que Dufy ait influencé Picasso. Qui souvent reprenait à son compte les idées dautres peintres. Mais alors que chez Picasso la couleur est solidaire du trait, les aplats de Dufy simposent sans relation nécessaire avec un dessin allusif, rudimentaire, de « simples abréviations graphiques », écrit Pierre Cabanne.
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